Le tabac est responsable de cancers, de maladies respiratoires et de maladies cardiovasculaires : En se consumant, la cigarette dégage de nombreuses substances toxiques, dont les goudrons, qui provoquent des cancers. Ce sont notamment les cancers du larynx, des bronches et de la bouche qui sont directement imputables à l'action du tabac. Pour d'autres cancers (voies digestives, vessie, voies urinaires, rein, œsophage, col de l'utérus), le tabac est un facteur favorisant certain. Globalement, on considère que plus de 30 % de l'ensemble des cancers dépendent du tabac.
En deuxième lieu, la fumée de cigarette, du fait des nombreuses substances irritantes qu'elle contient, est responsable de maladies #respiratoires comme la bronchopneumopathie chronique obstructive, laquelle peut évoluer vers une insuffisance respiratoire ; le tabagisme est également un facteur aggravant d'une maladie #asthmatique. Enfin, le tabagisme est un des principaux facteurs de risque cardiovasculaire en favorisant le développement de l'athérosclérose. (la Ligue contre le cancer)
Le tabagisme est caractérisé par 3 types de dépendance.
(physique, psychique et comportementale)
La dépendance physique correspond à la sensation de manque. elle disparaît au bout de quelques semaines suivant l'arrêt du tabac. Elle repose sur les propriétés addictives importantes de la nicotine (autres alcaloïdes de la cigarette probable). En effet, la nicotine inhalée avec la fumée de tabac arrive en 7 à 10 secondes au cerveau, provoquant ainsi une sorte de " shoot " de nicotine, nicotine qui va se fixer sur les récepteurs nicotiniques du système de récompense cérébral (système méso-cortico-limbique dopaminergique comportant l’aire tegmentale ventrale, le noyau accumbens et le cortex pré-frontal). Cette fixation de la nicotine sur ses récepteurs spécifiques libère de la dopamine, ce qui procure au #cerveau #plaisir et récompense, mais aussi induit et entretient une dépendance physique.
La dépendance psychique correspond à la recherche des effets de la nicotine ( elle disparaît au bout de quelques mois suivant l'arrêt du tabagisme). Elle est la conséquence des effets psychoactifs de la nicotine qui procurent plaisir, #relaxation, stimulation, un effet contre l'anorexie et un effet #antidépresseur avec d'autres alcaloïdes contenus dans la cigarette (nornicotine, myosmine, anabasine, anatabine) et notamment l’harmane et la norharmane des inhibiteurs de la monoamine oxydase (IMAO), qui pourrait expliquer, l’utilisation du tabac comme automédication pour les troubles de l'humeur chronique et persistants, la #dépression et l’apparition de troubles #dépressifs au cours du sevrage tabagique.
Et enfin la dépendance comportementale correspond aux réflexes provoqués par l'envie de fumer. Cette envie est associée à des personnes, à des lieux, ou à des circonstances. Elle inclut le geste, les habitudes et les stimulations liées à l’environnement, convivialité, moments de détente, etc.
Evaluer la dépendance liée à la cigarette, la dépendance au tabac
L’addiction se définit comme la perte de la liberté de s’abstenir. Un patient est considéré dépendant à la cigarette s’il présente un des 3 critères suivants :
1. il a rechuté après une tentative d’arrêt du tabac ; 2. il continue à fumer ses cigarettes malgré les conséquences importantes sur sa santé (infarctus, BPCO, cancer...) ou les risques encourus dans certaines situations spécifiques (intervention chirurgicale, #grossesse…) ; 3. il craint sans cesse d’être à court de tabac. Des tests permettent d’évaluer le niveau de dépendance (Fagerström).
Test de dépendance à la cigarette par Fagerström
Le test de Fagerström est un test permettant de dépister et de quantifier le niveau de la dépendance au tabac au cours du tabagisme. Il comporte quelques questions portant sur les habitudes de consommation du fumeur. Il est possible d'utiliser ce test pour adapter la prise en charge du #sevrage tabagique. Historiquement, le test de Fagerstöm a été décrit pour la première fois en 19781 par Karl Olov Fagerström sous l'appellation de #questionnaire de tolérance, et comportait huit questions. Il a par la suite été modifié (retrait de deux questions et modifications de deux autres) et renommé en test de #dépendance à la nicotine en 1991 par Heatherton. En 2012, il a été renommé en test de dépendance à la cigarette par Fagerström sans que le questionnaire soit modifié.
Le test de Fagerström version longue (6 questions) et version courte (2 questions)
Le #test de Fagerström est composé de six questions. En fonction des réponses données, un score de 0 à 10 est obtenu ; la dépendance est ainsi jugée nulle si le score est de 0 à 2, faible de 3 ou 4, moyenne de 5 à 6 et forte de 7 à 10.
Deux questions semblent plus particulièrement importantes et sont parfois regroupées au sein d'un test simplifié : le nombre de cigarettes fumées dans la journée, et le temps écoulé entre le #réveil et la première cigarette. Le score obtenu varie de 0 à 6 ; en fonction du résultat, la dépendance est estimée nulle, moyenne ou forte.
Le test de Fagerström version longue (6 questions)
ÉVALUATION DE LA DÉPENDANCE À LA NICOTINE
1. Le matin, combien de temps après vous être réveillé fumez-vous votre première cigarette ?
- Dans les 5 minutes= 3
- 6 à 30 minutes= 2
- 31 à 60 minutes= 1
- Plus de 60 minutes= 0
2. Trouvez-vous qu’il est difficile de vous abstenir de fumer dans les endroits où c’est interdit (ex : lieux publics, cabinets de santé) ?
- Oui= 1
- Non= 0
3. A quelle cigarette renonceriez-vous le plus difficilement ?
- A la première de la journée= 1
- A une autre= 0
4. Combien de cigarettes fumez-vous par jour, en moyenne ?
- 10 ou moins= 0
- 11 à 20= 1
- 21 à 30= 2
- 31 ou plus= 3
5. Fumez-vous à intervalles plus rapprochés durant les premières heures de la matinée que durant le reste de la journée ?
- Oui= 1
- Non= 0
6. Fumez-vous lorsque vous êtes malade au point de rester au lit presque toute la journée ?
- Oui= 1 - Non= 0
Interprétation : Dépendance
Très faible 0-2 | Faible 3-4 | Moyenne 5 | Forte 6-7 | Très forte 8-10
Interprétation du score obtenu par le fumeur : (Dépendance)
SCORE DE 0 À 2 : Très faible
Le fumeur n’est pas dépendant à la nicotine. Il peut arrêter de fumer la cigarette sans avoir recours à des substituts nicotiniques. Si toutefois le fumeur appréhende l’arrêt du tabac, vous pouvez lui apporter des conseils utiles de type comportementaux (jeter les cendriers, boire un verre d’eau…).
SCORE DE 3 À 4 : Faible
Le fumeur de cigarette est faiblement dépendant à la nicotine du tabac. Il peut #arrêter de fumer la cigarette sans avoir recours à un substitut nicotinique. En cas de manque ou de difficultés passagères (irritabilité, manque, envie très forte…) vous pouvez éventuellement lui conseiller de prendre un substitut nicotinique par voie orale (comprimé à laisser fondre, gomme à mâcher, comprimé sublingual…).
SCORE DE 5 À 6 : Moyenne
Le fumeur de cigarette est moyennement dépendant au tabac (nicotine). L’utilisation des traitements pharmacologiques de substitution nicotinique va augmenter ses chances de réussite. Vos conseils seront utiles pour l’aider à choisir la galénique la plus adaptée à son cas.
SCORE DE 7 À 10 : Très Forte
Le fumeur est fortement voir très fortement dépendant à la #nicotine de la cigarette. L’utilisation de traitements pharmacologiques est recommandée (traitement nicotinique de substitution ou bupropion LP ou varenicline). Ce traitement doit être utilisé à dose suffisante et adaptée. En cas de difficulté, orienter le patient vers une consultation spécialisée.
Test de dépendance à la cigarette par Fagerström simplifié
Permet de bien discriminer les niveaux de dépendance moyenne ou élevée , et une bonne fiabilité pour les gros fumeurs.
1. Combien de cigarettes fumez-vous par jour ?
10 ou moins =0
11 à 20 =1
21 à 30 =2
31 ou plus =3
2. Dans quel délai après le réveil fumez-vous votre première cigarette ?
Moins de 5 minutes =3
6 à 30 minutes =2
31 à 60 minutes =1
Après plus d’1 heure =0
Interprétation selon les auteurs :
0-1 : pas de dépendance | 2-3 : dépendance modérée | 4-5-6 : dépendance forte.
Evaluations de la motivation d’un fumeur voulant arrêter la cigarette
Modèle transthéorique de changement
La motivation peut être évaluée à l’aide du modèle transthéorique de changement, du changement ou de la disposition au changement, un modèle d'approche comportementale introduit par des deux psychologues. Selon JO. Prochaska et CC. DiClemente (1970), les personnes aux prises avec un problème de #dépendance passeraient par une série de stades de changement.
La « roue du changement » qui émerge du modèle transthéorique du changement de Prochaska-DiClemente reconnait l’existence d'étapes, sous la forme d’une roue (circulaire). Par conséquent, les personnes qui envisagent d’éliminer un #comportement addictif passent par les différentes étapes de la roue, comme si elles glissaient à travers elles. Le fait que la roue soit un cercle reflète une réalité : dans tout processus de changement, la personne tourne autour du processus plusieurs fois avant d’atteindre un changement stable.
Dans leurs premières enquêtes auprès des fumeurs, par exemple, Prochaska et DiClemente ont constaté que les fumeurs tournaient autour de la roue trois à sept fois (avec une moyenne d’environ quatre fois) avant d’abandonner la consommation de la manière volontaire. Cette roue considère également la rechute comme un événement normal ou un autre état du changement. Parfois, les psychologues disent à leurs patients : « chaque consommation ponctuelle ou rechute vous rapproche de la #guérison ». Cela ne signifie pas, bien évidement, que les personnes sont encouragés à rechuter, mais plutôt qu’il s’agit d’une perspective réaliste afin d’éviter qu’elles ne soient découragées, démoralisées ou effondrées lorsqu’une rechute se produit. (Le modèle transthéorique du changement de Prochaska et DiClemente - Nos Pensées)
Les fumeurs pour arrêter de fumer passent par ce modèle qui comporte ces étapes 1. Pré-contemplation (pre-intention), stade de fumeur « satisfait » : le fumeur ne pense pas avoir de problèmes avec sa consommation de cigarette. Le fumeur n'envisage pas de changer de comportement, d’arrêter de fumer dans les six prochains mois dont il ressent essentiellement les bénéfices.
2. Contemplation (ou intention), stade où le fumeur est « indécis » : À ce stade commence à se manifester l'ambivalence. Le fumeur de cigarette envisage l’arrêt dans les six mois mais pas dans le prochain mois, un changement de comportement mais il hésite à renoncer aux bénéfices de la situation actuelle. On parle alors de balance décisionnelle, qui amène à comparer les pour et les contre d'un changement avec ceux de son comportement actuel. Le patient passe ensuite dans une période ou il est décidé à faire des changements. Cette phase est très labile et difficile à déterminer ; c'est la phase de « décision ».
3. Préparation/détermination : À ce stade, il y a une prise de décision d’arrêt de la #cigarette, le fumeur envisageant d’arrêter dans le prochain mois ; le fumeur se sent prêt à démarrer la phase d'action dans un futur proche ; il détermine des décisions et commence à les mettre en place dans le temps.
4. Action (arrêt du tabac) ; Le changement est engagé vers des modifications de son style de vie. Les difficultés sont importantes. Le soutien et l'encouragement sont nécessaires.
5. Maintien (maintenance, abstinence) : À cette phase de consolidation, il convient de rester prudent car les tentations sont nombreuses de retourner au comportement problématique.
6. Rechute (relapse ou reprise) : La rechute du fumeur est possible et fait partie du processus normal de changement. Le fumeur se retrouve au stade de #fumeur indécis et non au stade de fumeur satisfait. Ce n'est pas une manifestation pathologique mais un temps peut-être nécessaire à la réussite finale du processus.
7. Sortie permanente (termination) : Ce stade marque la réussite finale du processus dans lequel le fumeur personne consolide le stade de maintien.
Dans cette approche, à chaque stade l'#hypnothérapeute doit adapter son discours aux représentations du fumeur sur son comportement problématique, de façon à induire un passage au stade suivant.
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