L'entorse de cheville
Il s'agit d'une lésion touchant une articulation et se caractérisant par une élongation ou une déchirure d'un ou des ligaments appartenant à cette articulation. Un ligament est une sorte de câble unissant deux pièces osseuses formant une articulation permettant ainsi de la stabiliser.
Dans la majorité des cas, les entorses de cheville s’effectuent en inversion c'est-à-dire que le pied « part vers l'intérieur ».
Ainsi, l’atteinte ligamentaire la plus fréquente dans l’entorse de cheville est celle du ligament latéral externe (LLE) qui comprend 3 faisceaux :
1- Le ligament péronéo astragalien antérieur
2- Le ligament péronéo calcanéen moyen
3- Le ligament péronéo astragalien postérieur
Classification des entorses de cheville
- Bénigne (ou « foulure ») : il s’agit d’une simple distension ligamentaire ne compromettant pas la stabilité articulaire.
- Gravité moyenne : Il y a une rupture partielle du ligament péronéo astragalien antérieur et de la capsule antérieure.
- Grave : Il y a une rupture du ligament péronéo astragalien antérieur et du ligament péronéo-calcanéen, voire une rupture totale du LLE avec des lésions ostéochondrales et capsulaires s'étendant aux articulations arrière ou avant du pied.
Autre classification : Les #entorses de la #cheville peuvent être classifiées selon le West point ankle sprain grading system :
Toutes les entorses doivent être traitées selon le protocole avec du repos, de la glace, une compression et une surélévation.
Les premiers jours en phase aiguë qui suivent l’accident ? I.C.E !
- Ice : du froid, de la glace dans un linge propre (pas de glace appliquée directement sur la peau, risque de brûlure !) pendant 5 minutes, 4 fois par jour.
- Compression : une compression du membre par un bandage ou une attelle stabilisatrice et protectrice.
- Elévation : élever le membre.
Ce protocole a pour but de protéger, réduire la douleur, l'inflammation et l’épanchement de l’articulation.
Consulter ou non ?
L’idéal est d’avoir un ostéopathe ou un médecin à proximité afin d’évaluer la gravité de l’entorse. Dans tous les cas, l’activité doit être arrêtée immédiatement.
2 cas de figure :
Si la gêne reste limitée, continuer les premiers gestes de phase aiguë, la consultation médicale peut attendre 24 à 48 heures.
Cas contraire, une consultation dans un service d’urgence est nécessaire afin d'objectiver une entorse grave, avec ou sans fracture.
La radiographie est-elle justifiée ?
Au moindre doute, afin d’exclure des fractures de la cheville et du médio-pied, le praticien se réfère aux critères d'Ottawa
Anatomie de la cheville et du pied droit : Les régions osseuses qui doivent être examinées sont marqués en noir. (A-B) Critères d'Ottawa pour la cheville. (C-D) Critères d'Ottawa pour le Pied.
S’il y a une douleur à la cheville ou au pied mais l’absence des quatre signes suivants :
Une douleur spontanée malléolaire et/ou du tarse
L’impossibilité de faire 4 pas sans aide
Une douleur à la pointe d'une malléole ou dès 6 derniers centimètres du tibia ou du péroné
Une douleur à la palpation du #scaphoïde ou à la base du 5ème métatarsien
→ La radiographie n’est pas nécessaire !
S’il y a une douleur à la cheville mais la présence d’un des signes suivants :
Une douleur à la palpation de l’extrémité distale du péroné ou du tibia
L’impossibilité d’effectuer moins de quatre pas sans aide
→ Nécessité d’effectuer une radiographie
S’il y a une douleur au pied avec un des signes suivants :
Une douleur à la palpation du scaphoïde
Une douleur à la base du 5ème métatarsien
L’impossibilité d’effectuer moins de quatre pas sans aide
→ Nécessité d’effectuer une radiographie
Tests complémentaires
(A) Le test de tiroir antérieur du ligament péronéo astragalien antérieur est effectué avec l'articulation du genou en flexion. L'articulation de la cheville est tenue à 10-15° de flexion plantaire, et l'ostéopathe appuie le talon vers l'avant tout en retenant le tibia.
(B) Le test de l'inclinaison du talus et pour le ligament péronéo calcanéen moyen est réalisé avec la cheville en position neutre. Le talon est maintenu stable tout en inversant le talus et le calcanéum sur le tibia
Les tests sont considérés comme positifs si la #douleur est déclenchée dans la zone de la syndesmose tibio-fibulaire.
(A) Le test de rotation externe est réalisé avec le tibia fixe et une rotation externe est appliquée.
(B) Pour l'essai de compression, le tibia et le péroné sont compressés au-dessus du milieu du mollet.
(C) Pour le test de jambe croisée, le patient place la jambe à tester au dessus de la rotule de l'autre jambe. Le point de pivot est à la jonction des tiers moyen et distal du tibia et une force douce est appliquée sur le côté interne du genou par le patient.
La reprise du sport ?
Surtout dans un cadre sportif, après un traumatisme, il est conseillé de consulter rapidement son #ostéopathe afin d’effectuer un bilan global, postural, ostéo-articulaire et biomécanique.
Cette consultation ostéopathique a pour but, non seulement de vérifier l’intégrité de l’ensemble des structures du membre inférieur (os, muscles, ligaments du pied, genou, hanche…), permettant à la cheville de retrouver rapidement sa force et sa stabilité de façon durable. Mais aussi, d'éviter toute compensation et apparition de dysfonctions futures locales, ou à distance, liées à ce traumatisme. (Ascension de la tête du péroné, syndrome de l'essuie-glace ou de la bandelette de Maissiat, compression méniscale interne, sciatique compensatoire…)
Comme nous l'avons vu, de nombreux ligaments sont responsables du maintien normal de l'alignement et de la fonction de la cheville. La rupture de n'importe lequel des os ou des ligaments peut être responsable de douleurs de la cheville chez le patient. En raison des interrelations complexes entre les os et les ligaments de la cheville, plusieurs ruptures concomitantes se forment lors d'un traumatisme.
Généralement, après une bonne prise en charge, la reprise du sport pratiqué s’effectue progressivement au bout 3 semaines pour une entorse moyenne, en ayant pris le soin de bien s’échauffer au préalable.
Lire aussi :
Wang X, Chang S, Yu G, Rao Z. Clinical Value of the Ottawa Ankle Rules for Diagnosis of Fractures in Acute Ankle Injuries. Lucia A, ed.PLoS ONE. 2013;8(4):e63228. doi:10.1371/journal.pone.0063228.
Polzer H, Kanz KG, Prall WC, et al. Diagnosis and treatment of acute ankle injuries: development of an evidence-based algorithm. Orthopedic Reviews. 2012;4(1):e5. doi:10.4081/or.2012.e5.
http://www.maitrise-orthopedique.com
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