Phobie, peur, angoisse, dépression, TOC, anxiété... des conséquences trop longtemps sous-estimées
- Cabinet de TOMBEUR
- 14 août 2019
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : 6 avr. 2020
Phobie, peur des autres, attaques de panique, troubles obsessionnels compulsifs (TOC)... l'anxiété peut prendre différentes formes et est parfois difficile à diagnostiquer.
« Des conséquences trop longtemps sous-estimées. »
Martin Preisig, psychiatre (CHUV)
Selon une étude menée, 3,7% des Lausannois ont été touchés à un moment de leur vie alors que 55% des personnes connaissant ce genre de troubles souffrent également d’une dépression. D’autres problèmes liés à l’#anxiété, comme la #phobie ou les #troubles #obsessionnels #compulsifs, sont mieux connus par le grand public. Mais le trouble #anxieux généralisé est, lui, plus difficile à diagnostiquer. On peut en effet en souffrir des années durant (parfois même des décennies) sans vraiment s’en rendre compte.
Pourquoi faut-il absolument le dépister ?
Parce que les personnes qui en souffrent voient leur qualité de vie diminuer et, surtout, elles présentent un risque de suicide et d’invalidité accru par rapport au reste de la population.
L'anxiété revêt plusieurs formes
Les troubles anxieux sont une grande famille. On y trouve notamment :
La phobie simple : Elle se manifeste par la crainte irraisonnée d’un objet ou d’une situation (peur des araignées ou de l’avion, par exemple).
La phobie sociale : La #peur survient lors de situations où l’on est en contact avec des personnes qui ne sont pas familières ou quand l’on est soumis à l’observation d’autrui (réunions, repas à plusieurs, prises de parole en public)
Le trouble panique : Se caractérise par des attaques de #panique récurrentes et inattendues.
Les troubles obsessionnels compulsifs : Les #TOC peuvent prendre de très nombreuses formes. Citons les rituels de vérification (on s’assure plusieurs fois que l’on a bien fermé la porte) ou les lavages de mains répétés.
Le trouble anxieux généralisé : Il arrive fréquemment que l’on souffre simultanément de plusieurs #troubles #anxieux.
Plus qu’un simple souci
Comment décrire le trouble anxieux généralisé ?
On peut dire qu’il s’agit d’un « souci excessif que l’on éprouve la plupart du temps sans arriver à le contrôler et qui dure plus de six mois » FJ, psychologue (HUG).
L’objet de cette angoisse peut être :
- une préoccupation concrète : « Comment finir le mois ? » « Ai-je fâché cette personne ? »
- la #peur d’un événement théoriquement possible mais peu probable : « Est-ce que je développe un cancer ? » – « Mon train va-t-il dérailler ? ».
Ces craintes ont, de plus, tendance à s’autoentretenir et à se renforcer par anticipation.
Autre caractéristique du trouble anxieux généralisé
Il frappe souvent des personnes déjà #soucieuses. Une fois atteintes, elles éprouvent cependant « beaucoup plus qu’un simple souci. Elles sont dans un état de fébrilité permanente et s’épuisent. » .
D’ailleurs, pour poser le #diagnostic de ce trouble, « il faut que le malade soit atteint dans son fonctionnement, qu’il ne puisse plus faire ce qu’il veut et ce qu’il doit, dans sa vie sociale ou professionnelle ».
Cette angoisse ne se cantonne d’ailleurs pas aux pensées mais a des conséquences bien réelles sur le corps et le quotidien. « Les malades peuvent se sentir agités, très fatigables ou irritables, poursuit la thérapeute. Ils peuvent éprouver des #tensions #musculaires, des problèmes de #concentration, de #mémoire et de #sommeil. » Ce sont souvent ces symptômes, plutôt que l’angoisse elle-même, qui amènent la personne à consulter un médecin.
Pour traiter un trouble anxieux, il est classique de suivre une psychothérapie de type cognitivo-comportementale (#TCC), c’est-à-dire visant à modifier les pensées et les comportements sans trop plonger dans le passé du patient.
En premier lieu, « les malades remplissent un agenda de leurs inquiétudes et apprennent à différencier les soucis : ce qu’ils craignent est-il réel ou non ? Est-ce quelque chose sur lequel on a une influence ? ».
Méditer peut soulager
La #méditation en pleine #conscience (« #mindfulness ») a montré son efficacité dans la prévention des rechutes dépressives.
Aurait-elle sa place dans le traitement d’un trouble anxieux généralisé ?
De nombreuses recherches ont démontré que cette forme de méditation dérivée du bouddhisme réduisait les symptômes d’anxiété chez les personnes atteintes d’un trouble anxieux, comme chez celles qui ne sont « que » #stressées (...).
Diverses méthodes de soins
Le type de préoccupation déterminera la stratégie à appliquer contre l’#angoisse. Pour une inquiétude portant sur quelque chose d’actuel et qu’il est possible de changer, le psychothérapeute utilisera une méthode dite de résolution de problèmes, un des piliers de toute #thérapie #cognitivo-#comportementale.
L’objectif est d’entraîner le patient #mentalement pour qu’il puisse appréhender les situations difficiles par un autre biais que celui dont il a l’habitude et qui ne fonctionne pas car il déclenche de l’anxiété.
La résolution de problèmes comporte généralement cinq étapes :
changer son attitude face au problème,
définir le problème et les objectifs à atteindre pour le résoudre,
élaborer différentes solutions (étape du brainstorming),
choisir une solution, mettre en pratique
et évaluer la solution choisie.
Pour quelque chose de plus vague ou sur lequel on n’a aucune prise – l’avion dans lequel je suis va-t-il tomber ? – le thérapeute aidera plutôt la personne à prendre de la distance, à reconnaître qu’elle doit vivre avec ce doute. « Nous essayons d’augmenter la tolérance à l’incertitude ».
La #psychothérapie dure parfois longtemps : plusieurs mois peuvent être nécessaires pour retrouver une qualité de vie et un fonctionnement satisfaisants. Malgré l’inconvénient de leur durée, ces traitements ont de bons résultats.
Des antidépresseurs sont parfois prescrits en complément « si la personne souffre à la fois de trouble #anxieux généralisé et d’une #dépression » (prof. Preisig). Cette option n’est pas toujours facile à mettre en place : « Ces individus anxieux redoutent particulièrement les effets secondaires des médicaments, ils les ressentent donc davantage. Il arrive qu’on ne puisse traiter certains malades par des antidépresseurs tant ils sont tendus. »
S’il ne faut pas hésiter à consulter lorsque des préoccupations envahissent le quotidien, il faut aussi se rappeler que l’#anxiété peut être positive, quand elle permet de s’adapter à des situations nouvelles ou exigeantes. Le but de la thérapie « n’est donc pas d’éradiquer toute forme de souci, mais bien de gérer ses manifestations excessives ».
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bit.ly/2X4IJHV
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